Little Jaffna : Thriller tamoul percutant à Paris

Avec Little Jaffna, Lawrence Valin signe un premier long métrage aussi ambitieux qu’engagé. Ce thriller franco-tamoul, présenté en festival avant sa sortie en salle le 30 avril 2025, plonge le spectateur dans une intrigue d’infiltration palpitante, sur fond de guerre civile sri-lankaise et de quête identitaire. Loin des polars classiques, ce film casse les codes, et réinvente un genre souvent figé.

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Synopsis de Little Jaffna

Dans le quartier de Little Jaffna à Paris, Michael, jeune policier franco-tamoul, est chargé par la DGSI d’infiltrer un groupe criminel lié aux Tigres tamouls, groupe séparatiste en guerre contre le gouvernement sri-lankais.

Sous couverture, Michael s’intègre dans cette communauté qu’il connaît sans vraiment la comprendre. Il découvre l’univers d’Aya, un ancien combattant, et de ses hommes, dans un système clandestin entre extorsion, sacrifices, secrets et devoir moral.

Mais plus Michael s’enfonce dans cette mission, plus les frontières entre justice, culture et loyauté deviennent floues. Entre sa grand-mère, gardienne des traditions, et Chloé, l’agente qui le guide, Michael est tiraillé entre deux mondes qui s’entrechoquent.

Distribution de Little Jaffna

Little Jaffna s’appuie sur une distribution singulière et engagée, mêlant visages émergents de la scène franco-tamoule, acteurs non professionnels issus directement de la communauté, et quelques comédiens confirmés du cinéma français.

Ce mélange donne au film une authenticité rare, renforcée par une direction d’acteurs rigoureuse menée par Lawrence Valin, également acteur principal et réalisateur. Le casting devient un des piliers du réalisme de cette immersion.

Les rôles principaux

• Lawrence Valin : incarne Michael Beaulieu, un jeune policier franco-tamoul chargé d’infiltrer un réseau criminel. Il signe ici une interprétation intense, entre tension et fragilité, en parfaite cohérence avec son rôle de réalisateur.

• Puviraj Raveendran : joue Puvi, membre influent du gang d’Aya. Il impose une présence charismatique à l’écran, soulignée par plusieurs critiques.

• Vela Ramamoorthy : incarne Aya, figure de pouvoir et chef de gang redouté. Son jeu subtil et menaçant évoque les grandes figures du cinéma tamoul.

• Radhika Sarathkumar : dans le rôle d’Amamma, la grand-mère de Michael, elle apporte une touche émotionnelle forte, liant passé et présent.

• Marilou Aussilloux : Chloé, l’agent de la DGSI qui guide Michael. Son personnage, plus secondaire, incarne l’autorité française en tension avec les dilemmes identitaires du héros.

Acteurs secondaires notables

• Laura Benson : la voix off de la DGSI, autorité invisible mais omniprésente.

• Kawsie Chandra (Selvi), Sajinthan Santhiran (Kaso), Arthur Beaupère (Policier), Murugadoss Periassamy(Sendhil) : des rôles de soutien solides, qui renforcent la crédibilité de l’ensemble.

• Terrence Valin et Alba Valin, enfants de la diaspora, incarnent des figures symboliques de l’avenir de cette communauté.

Une galerie de personnages vivants

La richesse du film repose aussi sur une multitude de rôles issus des deux gangs rivaux :

Gang des Killi’z

• Thara Vanniyasingam, Priyadhashan Chandrasiri, Kabeeswaran Gabesaratnam, Aswina Vinotharuban, Midhushan Nallathamby, Archuthan Jeyanthiran, Dinesh Mouttouvelou, Shageevan Paramsothy…

Gang des Sura

• Sujeepan Sivanesan, Purshoothe Thayalan, Gajanand Baskaran, Karthipan Rajakumar, Sandilyan Sivananthan, Senthur Sritharan, Jannick Vijayarajah…

Ces jeunes acteurs, souvent à l’écran pour la première fois, incarnent une nouvelle génération prête à porter des récits pluriels sur grand écran.

Une distribution au service du récit

Le choix de ce casting multiculturel, composé en grande partie de comédiens issus de la diaspora tamoule, apporte une véracité documentaire au film. Leurs accents, leurs gestes, leurs silences racontent autant que les dialogues. Cela participe à créer une ambiance immersive, et donne à Little Jaffna une densité humaine rarement vue dans un polar français.

Lawrence Valin ne cherche pas la performance individuelle, mais la cohésion d’ensemble. Chaque acteur est au service de l’histoire et participe à dessiner un portrait collectif, où les identités se croisent, se confrontent, s’héritent ou s’effacent.

Avis sur Little Jaffna

Critiques de la presse

La presse française est quasi unanime : Little Jaffna est une réussite artistique, engagée et percutante.

• Diverto parle d’un « coup de cœur de la semaine » et salue la performance de Lawrence Valin, véritable homme-orchestre du projet.

• La Croix évoque un « long-métrage audacieux » qui « bouscule les codes ».

• Télérama salue une « hybridation réussie entre action stylisée et immersion géopolitique ».

• Le Figaro salue les performances de Puviraj Raveendran et Vela Ramamoorthy, qualifiées de « charismatiques ».

• Libération met en avant un film « singulier, porté par un théâtre de l’ombre immersif ».

• Les Inrockuptibles applaudissent un « thriller formaliste parfaitement huilé ».

Avec une note presse moyenne de 3,8/5, la critique s’accorde sur la fraîcheur du projet et la richesse de sa mise en scène.

Réception du public

Sur AlloCiné, Little Jaffna obtient une note moyenne de 3,8/5.

Les spectateurs soulignent :

• une réalisation soignée et originale,

• un scénario tendu et haletant,

• une représentation rare de la communauté tamoule en France.

Parmi les critiques marquantes :

• RnS Cinematic Insights parle d’un « film poétique et puissant » avec une note parfaite de 5/5.

• Sylvain H. apprécie que le film sorte des clichés habituels du polar français.

• D’autres pointent quelques archétypes ou personnages féminins sous-exploités, mais saluent globalement le propos engagé et la qualité de la mise en scène.

Faut-il regarder Little Jaffna ?

Les points forts

• Un film d’infiltration efficace, tendu, avec des scènes marquantes (interrogatoire, torture sur un toit, etc.).

• Un sujet rarement traité : la diaspora tamoule et la guerre civile au Sri Lanka.

• Une mise en scène audacieuse : ralentis, jeux de lumière, bande-son mêlant rap et musique traditionnelle.

• Un acteur-réalisateur inspiré : Lawrence Valin impressionne à la fois devant et derrière la caméra.

• Une distribution authentique, mêlant amateurs et professionnels.

Les points faibles

• Des clichés du genre parfois présents (policier infiltré, rivalités de gangs).

• Peu de personnages féminins développés.

• Certains effets visuels ou sonores jugés trop appuyés par une partie du public.

• Une fin un peu abrupte, qui peut laisser certains sur leur faim.

Conclusion

Le film Little Jaffna est un coup d’éclat pour Lawrence Valin, un thriller social engagé, puissant et audacieux. Il s’impose comme l’un des premiers films les plus prometteurs de 2025, salué autant pour sa forme que pour le fond. En réinventant les codes du polar français avec des influences tamoules, le réalisateur nous offre un voyage inédit au cœur d’une communauté méconnue, entre action, émotions et mémoire collective.

Un film à voir, pour son énergie brute, ses ambitions cinématographiques et son message universel.

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