Présenté en compétition officielle à Cannes 2024, Les Linceuls marque le retour du maître du body horror, David Cronenberg, avec un projet profondément personnel. Inspiré par la perte de sa propre épouse, ce film Les Linceuls mêle drame, thriller technologique et méditation sur le deuil.
Avec Vincent Cassel, Diane Kruger et Guy Pearce, Cronenberg explore les limites du chagrin et les dérives de la technologie. Le film est sorti le 30 avril 2025 en France, par Pyramide Distribution.
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Table des matières
Synopsis de Les Linceuls
Dans un futur proche, Karsh, entrepreneur endeuillé, a inventé GraveTech : un système de linceuls connectés qui permet aux vivants de voir, en temps réel, la décomposition des corps de leurs proches.
Quatre ans après la mort de sa femme Becca, il n’arrive toujours pas à faire son deuil. Il reste proche de sa sœur jumelle, Terry, tout en se perdant dans des fantasmes morbides. Lorsque plusieurs tombes sont profanées, y compris celle de Becca, Karsh se lance dans une enquête sombre et confuse, où se mêlent espionnage, trahisons et manipulations technologiques. Il découvre alors que sa propre création pourrait être détournée à des fins politiques.
Le film bascule dans le thriller conspirationniste, tout en restant centré sur la douleur d’un homme incapable de lâcher prise.
Distribution de Les Linceuls
La distribution de Les Linceuls réunit un casting international prestigieux et intrigant, au service d’un récit sombre et introspectif. Sous la direction de David Cronenberg, chaque acteur semble choisi pour incarner la complexité émotionnelle et psychologique du scénario.
Vincent Cassel interprète Karsh, un entrepreneur hanté par la mort de sa femme. Dans ce rôle principal, Cassel joue la douleur contenue, la froideur technologique et l’obsession maladive. Une performance tout en retenue, à contre-courant de ses rôles les plus flamboyants, qui fait écho au deuil du réalisateur lui-même.
Diane Kruger incarne un triple rôle : Becca, la femme défunte, Terry, sa sœur jumelle, et Hunny, une intelligence artificielle construite à l’image de Becca. Ce défi d’actrice révèle une prestation fascinante, entre sensualité, duplicité et trouble identitaire. Kruger impressionne par sa capacité à naviguer entre les émotions contradictoires des trois personnages.
Guy Pearce joue Maury, le beau-frère instable de Karsh, au cœur du mystère qui entoure GraveTech. Son personnage paranoïaque et ambigu alimente les tensions du récit, ajoutant une dimension conspiratrice inquiétante.
Sandrine Holt est Soo-Min Szabo, une femme d’affaires aveugle, mêlée à l’intrigue technologique et sentimentale. Elle apporte une présence mystérieuse, presque fantomatique, dans la trajectoire de Karsh.
Elizabeth Saunders, Jennifer Dale, Eric Weinthal, Steve Switzman et Jeff Yung complètent le casting avec des rôles secondaires qui gravitent autour du réseau GraveTech et de ses dérives.
Côté technique, la production est soignée jusque dans les moindres détails :
Douglas Koch signe une photographie froide et clinique, renforçant l’atmosphère de deuil et de paranoïa.
La bande originale est composée par Howard Shore, fidèle collaborateur de Cronenberg, dont la musique minimaliste souligne le caractère introspectif du film.
Les costumes, stylisés et élégants, sont signés Anthony Vaccarello pour Saint Laurent Productions, qui coproduit le film.
La production réunit Martin Katz, Saïd Ben Saïd, et Steve Solomos, figures connues du cinéma d’auteur international.
Pyramide Distribution assure la sortie française, tandis que Sideshow et Janus Films le distribuent aux États-Unis.
La distribution de Les Linceuls de David Cronenberg reflète donc une volonté de mêler esthétique contemporaine, casting sophistiqué et narration cérébrale, à l’image de la filmographie de David Cronenberg.
Avis sur Les Linceuls
Critiques de la presse
La critique du film est mitigée mais souvent fascinée. Le film de David Cronenberg a divisé les médias français et internationaux.
Les Inrockuptibles parlent d’un film « rigoureux, austère mais d’un humour féroce ».
Le Monde salue « l’humour macabre et la passion de Cronenberg pour l’obsession contemporaine de l’image ».
Paris Match le décrit comme « imparfait mais passionnant ».
Le Figaro le trouve « funèbre et poétique ».
Mais Télérama, La Voix du Nord ou encore Nice-Matin pointent une narration confuse, un « gloubi-boulga scénaristique » et des « dialogues abscons ».
La majorité des critiques saluent cependant la dimension autobiographique du film, rendant hommage à l’épouse défunte de Cronenberg.
Réception du public
Côté spectateurs, le ressenti est encore plus partagé.
Avec une note moyenne de 1,9/5 sur AlloCiné, les internautes expriment souvent de la frustration : scénario jugé trop verbeux, mise en scène figée, ou intrigue qui s’égare.
Certains soulignent toutefois la beauté formelle, les performances de Cassel et Kruger, et la pertinence du propos sur la mort et l’obsession de l’image.
Le public amateur de cinéma de genre ou de body horror se montre souvent déçu, tant le film est contemplatif et psychologique, loin des explosions organiques de Crash ou Videodrome.
Faut-il regarder Les Linceuls ?
Les points forts
Un film profondément personnel, ancré dans l’expérience du deuil.
Une mise en scène sobre mais efficace, fidèle au style glacial de Cronenberg.
Une réflexion moderne sur le rapport à la mort, l’image et la technologie.
Diane Kruger impressionne dans un triple rôle troublant.
Vincent Cassel, en alter ego du réalisateur, livre une performance intérieure marquante.
Les points faibles
Une narration confuse, multipliant les pistes sans toujours les conclure.
Un rythme lent, parfois soporifique.
Un scénario qui s’égare dans le complotisme, au détriment de la tension dramatique.
Des effets numériques inégaux, et une utilisation déroutante de l’intelligence artificielle.
Des personnages secondaires sous-exploités (notamment Maury ou Soo-Min).
Conclusion
Les Linceuls est un film dense, déroutant et inégal, mais profondément sincère. David Cronenberg y livre sans doute son œuvre la plus intime, un cri d’amour et de douleur filmé comme un thriller morbide et technologique.
Ce n’est pas un film à recommander à tous. Mais pour ceux qui veulent découvrir une facette plus fragile, plus mélancolique d’un maître du genre, Les Linceuls mérite d’être vu, ne serait-ce que pour comprendre ce que le cinéma peut encore dire du deuil, de la mémoire et du corps.
N’hésitez pas à lire notre article sur le film The Substance !
FAQ
Quel est le genre du film Les Linceuls ?
C’est un drame techno-morbide teinté de thriller paranoïaque, avec une forte dimension introspective et autobiographique.
Qui réalise Les Linceuls ?
Le film est écrit et réalisé par David Cronenberg, maître du body horror canadien.
Quelle est la date de sortie en France ?
Le film sort en salles françaises le 30 avril 2025, distribué par Pyramide Distribution.
Qui sont les acteurs principaux ?
On retrouve Vincent Cassel, Diane Kruger, Guy Pearce et Sandrine Holt dans les rôles principaux.
De quoi parle Les Linceuls ?
Il s’agit d’un veuf qui utilise une technologie révolutionnaire pour observer la décomposition de sa femme, via des linceuls connectés.
Est-ce un film d’horreur ?
Pas au sens classique. Il s’agit d’un film psychologique, sombre et dérangeant, plus proche du drame existentiel que de l’horreur frontale.
Quelle est la note presse du film ?
Il obtient une note moyenne de 3/5 selon la presse française, avec des avis très partagés.
Le film a-t-il été présenté à Cannes ?
Oui, Les Linceuls a été présenté en compétition officielle au Festival de Cannes 2024.
Que vaut la performance de Vincent Cassel ?
Sa performance est sobre, mélancolique, et souvent décrite comme un alter ego de Cronenberg lui-même.
Le film est-il adapté à tous les publics ?
Non, certaines scènes sont morbides, complexes ou inconfortables, il s’adresse plutôt à un public adulte et cinéphile.